Une scène festive et inclusive qui ne faiblit pas
Paris sort tous les soirs – et dans ses nuits bigarrées, la scène gay occupe une place de choix. Loin des clichés d’un Marais exclusivement LGBTQ+, la capitale recèle d’adresses flamboyantes, chaleureuses ou carrément électrisantes, pensées pour toutes les envies et tous les goûts. Que vous soyez du genre cocktails sur fond de house élégante ou shots à minuit sur un bar qui colle encore aux talons, voici un tour d’horizon des bars gays à ne pas manquer à Paris.
Le Marais : épicentre historique et flamboyant
Impossible de parler de la scène gay parisienne sans commencer par le Marais. Quartier emblématique, terrain de liberté et d’expressions multiples, il reste une valeur sûre pour quiconque veut sortir entre amis, rencontrer du monde ou simplement profiter de l’ambiance unique d’un Paris arc-en-ciel.
Le CUD – Rue des Archives
Un sous-sol vouté, une entrée gratuite, une piste de danse qui s’électrise dès 1h du matin : le CUD reste une référence. L’endroit est étroit, mais c’est précisément ce qui fait son charme : ambiance moite, proximité immédiate, musique house efficace. Le public, jeune et détendu, vient s’y réchauffer jusqu’à l’aube. Idéal pour terminer une tournée, ou simplement y passer toute la nuit.
Les Souffleurs – Rue des Blancs-Manteaux
Pour une version plus arty de la sortie, direction Les Souffleurs. Ce petit bar à la devanture discrète attire une clientèle queer, créative et engagée. Performances, DJ sets pointus, projections : ici, la culture queer est centrale. Une ambiance intimiste mais loin d’être réservée, où l’on trinque sans jugement autour d’un cocktail maison.
RAIDD Bar – Rue du Temple
Oui, c’est celui avec la douche. Le RAIDD, célèbre pour ses go-go boys et sa cabine vitrée où des danseurs sous eau captivent les regards, perpétue l’esprit festif avec panache. L’ambiance est résolument sexy, les visiteurs souvent internationaux, et les cocktails forts en sucre comme en alcool. À tester au moins une fois pour l’expérience.
Hors du Marais : sortir là où on ne vous attend pas
La vie nocturne LGBTQ+ parisienne n’a plus de frontières. Des bars gays ou gay-friendly ont essaimé à Belleville, Pigalle, ou encore dans le Quartier Latin. Certains jouent la carte de l’inclusion, d’autres celle de la fête pure et dure. Tour d’horizon.
Le Dépôt – Châtelet
Il divise, mais ne désemplit pas. Situé entre Châtelet et les Halles, Le Dépôt n’est pas à proprement parler un bar… plutôt un club labyrinthique aux espaces multiples, connu pour ses backrooms et ses soirées libertines. Ouvert dès l’après-midi pour certains événements très ciblés, il est aussi prisé la nuit par ceux qui cherchent une atmosphère plus clandestine. Attention : ce n’est pas pour toutes les sensibilités.
Le COX – Marais
Revenons un instant rue des Archives. Si le cœur du Marais bat si fort, c’est notamment grâce au COX. Ce bar à façade noire est l’un des plus populaires de la rue. Sa terrasse ne désemplit pas l’été, et son intérieur accueille les fins de journée comme les débuts de nuit. Une clientèle majoritairement masculine, du beer lover au party animal du jeudi soir. Happy Hours mérités de 18h à 21h.
Café Cheri(e) – Belleville
À l’angle de l’avenue de la République et de Belleville, ce bar rouge bonbon mélange les genres, les styles et les orientations sans jamais trier à l’entrée. On y croise des artistes, des techno kids, des habitué(e)s queer, le tout dans un joyeux bordel assumé. Pas officiellement « gay », mais tout sauf hétéronormé.
Pour danser jusqu’à l’aube
Si vous cherchez plus qu’un verre, direction les établissements qui vous font danser jusqu’au petit matin. Certains bars glissent naturellement vers le club, d’autres affichent leurs beats techno ou disco dès 22h.
La Boîte – SoPi (Sud Pigalle)
Nouveau venu, nouveau souffle. La Boîte s’inscrit dans l’évolution chic mais décomplexée de Pigalle. Entièrement queer, volontairement élitiste dans sa programmation (mais pas à la porte), l’endroit fait converger les amateurs de house sombre et de techno sensuelle. Ambiance épurée, lumière minimale, basses excellentes. On danse, on sue, on oublie l’heure. Attention : prix des consos à la hauteur de l’acoustique.
L’Open Café – Rue des Archives
Mi-terrasse, mi-bar, mi-piste de danse (oui, ça fait trois moitiés), l’Open ne ferme ses portails en aluminium qu’au lever du jour. Très populaire les week-ends, surtout en été, avec DJ en plein air dès la fin d’après-midi. Parfait pour commencer sa nuit ou improviser un after pinté. Foule mixte et bienveillante, cadre qui ne se prend pas au sérieux. Autrement dit : une valeur sûre.
Banana Café – Rue de la Ferronnerie
Institution parisienne. Ouvert sept jours sur sept, le Banana est ce bar-club excentrique qui traverse les générations depuis plus de deux décennies. Ambiance pop-hystérique, drags en feu, dancefloor rétro mais énergique, staff parfois en slip. Si vous aimez le second degré et les nuits folles de type karaoké à 3h du matin, c’est ici.
En journée aussi, l’ambiance est là
Le Paris festif LGBTQ+ ne dort jamais vraiment. Certains bars accueillent aussi les oiseaux diurnes, les coworkeurs du Marais, ou ceux en quête d’un espresso queer-friendly. L’occasion de prolonger les rencontres ou de préparer la prochaine date.
La Mutinerie – Rue Saint-Maur
Bar lesbien et féministe par essence, La Mutinerie accueille tous les publics LGBTQIA+. En journée : café, discussions, événements militants. En soirée : DJ sets, stand-up, drag shows, apéros safe. Le lieu est engagé sur tous les plans, y compris environnemental. Et ça fait du bien.
Café Beaubourg (version queer-friendly) – Rue Saint-Merri
À l’ombre du Centre Pompidou, ce café arty attire une faune queer curieuse autant que stylée. Les commandes s’enchaînent sur la terrasse, les conversations vont de la dernière expo à la politique municipale. L’ambiance : décontractée mais piquante. Une pause bienvenue pour recharger les batteries sans perdre le fil de la scène.
Infos pratiques pour sortir (vraiment) tranquille
Avant de foncer en talons ou baskets sur le pavé parisien, quelques rappels utiles :
- Les horaires varient grandement : certains bars ferment à 2h, d’autres à 6h ou plus. Vérifiez les fermetures sur les réseaux sociaux ou Google Maps.
- Le métro fonctionne jusqu’à 1h15 environ en semaine (2h15 week-end), mais de nombreux taxis et VTC couvrent tous les quartiers centralisés.
- En été, beaucoup de bars étendent leurs horaires d’ouverture et proposent des terrasses ouvertes plus tard que d’habitude.
- Les soirées LGBTQ+ sont souvent annoncées sur des applis comme Grindr ou sur les réseaux sociaux d’événements queer parisiens (La Toilette, Possession, Barbi(e)turix…)
- Les établissements restent très sûrs, mais on évite les solos tardifs sans batterie ou plan B. La communauté veille, mais restons alertes.
Et demain ? La scène en mouvement
Avec la montée en puissance d’initiatives queer hors des circuits traditionnels – collectifs éphémères, soirées alternatives, bars pop-up – la scène gaie parisienne évolue. Certains nouveaux venus comme Le Fantôme ou Le Mikado (dans le 11e) promettent des formats hybrides, entre bar, galerie et microclub. D’autres vieux piliers osent la rénovation, la programmation culturelle ou l’ouverture à un public encore plus large.
Une chose est sûre : à Paris, sortir gay, c’est bien plus qu’une question d’adresse. C’est se fondre dans un instant collectif, mouvant, vivant. De la bière fraîche de 19h aux premières sphères de lumière techno à 3h, il n’y a qu’un pas (ou un trottoir). Reste à l’oser.